Dylanne savait parfaitement qu’elle n’aurait pas dû sortir sous cette pluie battante mais au moment où les autres membres du clan étaient passés la prendre pour aller chercher quelques poux dans la tête de Ferguson, l’étudiante n’avait pas résisté. Secrètement elle espérait pouvoir tomber sur Shane et régler ses comptes avec lui mais elle avait sur que ce n’était pas gagné. De plus il y avait encore deux heures, il tombait simplement une petite bruine, rien de bien méchant. Aussi vêtue d’un jean antiforme qui lui tombait très bas sur les hanches, et d’un t-shirt noir très près du corps et chaussée de ses baskets, Lynn avait suivit le groupe, son Glock attaché à sa ceinture. La brunette s’était ennuyer avec ses cours tout l’après-midi et l’idée de se divertir l’enchantait. En descendant l’escalier pour rejoindre les garçons, elle repensa à une discussion qu’elle avait eut avec Serena, c’était vrai l’action faisait partie de son quotidien, et rien qu’à cette idée, elle avait senti le frisson d’excitation la parcourir, il y avait toujours un risque mais c’était ça le but du jeu.

La mission était simple, s’approcher un peu trop près des frontières Ferguson pour titiller un groupe qui passerait par là. C’était purement de la provocation mais il fallait croire que la fine pluie avait éveillé les instincts de certains. La demoiselle n’allait pas ne s’en était pas plainte, bien au contraire mais lorsque l’altercation avait commencé les choses ne s’étaient pas passées aussi bien qu’elle l’avait espéré. L’eau avait commencée à tombée drue, la ville s’était couverte des ces pleurs du ciel en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et dès lors l’affrontement s’était compliqué. Lynn avait été entrainée à l’écart par deux personnes dont elle distinguait à peine les traits. Trop proche elle n’avait pas osé se servir de son arme, ses acolytes n’étaient pas loin et une balle perdue arrivait bien trop facilement. Se sentant acculer, l’ancienne Ferguson avait dû faire preuve de malice pour se tirer de là, un coup bien placé entre les cuisses de l’un et un coup de coude dans le nez de l’autre et la jeune femme avait prit ses jambes à son cou. Les hurlements venant de derrière lui indiquait qu’on l’avait suivit, mais elle ignorait qui. Ami ou ennemi, la brunette n’avait pas l’intention de ralentir ou de se retourner pour le savoir. Pour fuir, l’étudiante s’engagea dans les petites ruelles de la ville.

C’était pour ça qu’elle était là, adosser au mur, son revolver à la main et trempée jusqu’au os. Elle aurait mieux fait de rester tranquillement assise à son bureau pour travailler. Mais non l’appel du sang avait été plus fort et maintenant, elle ne savait même pas exactement où elle se trouvait, et si les bruits qui lui parvenaient signifiait réellement des pas qui s’approchaient d’elle. Par précaution Dylanne fit glisser la culasse vers l’arrière et fit ainsi entrer une balle dans la chambre du canon. La respiration haletante de sa course folle ne l’aidait pas à se faire discrète malgré le fait qu’elle tentait de fusionner avec le mur contre lequel Lynn était adossée. Lorsqu’une ombre la dépassa, elle se faufila rapidement derrière et posa sans ménagement le bout de son pistolet dans la nuque de l’homme. Le doigt sur la détente attendant une réaction, une phrase…

Le bruit de la pluie avait finalement camouflé les sons que pouvait faire Dylanne, puisque ce fut avec une certaine facilité qu’elle se glissa derrière son ennemi pour le mettre en joug. Le bout froid de son canon collé à sa tempe trempée de pluie, la réaction fut immédiate, il s’adressa à la jeune femme comme à un animal enragé que l’on tente de calmer. L’allégorie était bonne, Lynn ne savait pas encore ce qui la retenait d’appuyer là-tout de suite sur la détente. L’homme était plus grand et pour assurer sa prise, la brunette apposa sa main dans sa nuque et serra les doigts pour signifier qu’elle avait la main supérieur dans cette altercation. La demoiselle n’avait pas besoin de lunette pour se rendre compte, même de dos que cet homme n’était pas un des deux qui l’avait attaqué avant sa fuite, il avait donc aidé ses compères à la retrouver, et bien s’était chose faite.

Le brun précisa que l’ancienne Ferguson était en train de l’étrangler, l’adverbe ‘doucement’, la fit sensiblement sourire. C’était la guerre, pas une étreinte amicale. Sa main ne bougea pas d’un millimètre, comme si du scotch liait leurs deux corps. L’étudiante n’avait pas encore décidé quoi faire. Elle aurait pu le laisser là et fuir dans l’autre sens, retourner sur ses pas, mais avec la pluie battante elle ne distinguait pas grand-chose, et rien n’empêchait ce type de la suivre une nouvelle fois. Elle pouvait l’abattre, ce qui n’était pas une mauvaise idée mais pas une bonne non plus. Le bruit de la détonation pouvait donner sa position et elle aurait les autres aux trousses. Diverses options mais c’était du pareil au même, pour le moment elle allait rester là à prendre l’eau mais au moins avec un peu de compagnie.

« A genoux, doucement… »

Lynn mit une emphase sur le dernier mot, en articulant chaque syllabe avec moquerie, imitant le jeune homme un peu plus tôt. Mais la demoiselle ne se faisait pas d’illusion, elle ignorait qui était son adversaire, son niveau au combat sa réactivité. Il pouvait faire volte-face et la désarmé en un clin d’œil peut-être, l’étudiante l’ignorait. Et c’était pour cela précisément qu’elle restait sur ses gardes, guettant le moindre mouvement suspect. Le temps ne l’aidait cependant pas dans sa démarche, la rue n’était pas une impasse et continuait sur quatre ou cinq mètres avant de trouver une nouvelle bifurcation. Dylanne serra la mâchoire et envisagea d’assommer l’homme avec la crosse de son pistolet mais si elle ratait son coup s’en était fini. Pour que son captif obéisse un peu plus vite, la brunette enfonça un peu plus le canon de son arme dans ses chairs.

Elle se devait de montrer une certaine autorité et une volonté sans faille. La combattante avait été une Ferguson, elle au plus profond de son être ce sentiment de supériorité, cette arrogance que donne l’argent et c’était le moment ou jamais d’en faire usage. Montrer qu’être une femme au milieu d’une guerre masculine ne changeait rien à sa dangerosité, d’une simple pression du doigt, Dylanne pouvait envoyer le cerveau du jeune homme se répandre sur les murs de la ruelle. Et il devait en être consciente, la jeune femme devait au moins le lui faire comprendre pour qu’il se tienne à carreaux. Mais bien sûr, elle douta que cela puisse être aussi simple. Aucun membre du clan de l’Ouest ne savait ce que c’était que d’obéir, sauf à Ryan peut-être mais le reste. Lynn était bien placée pour le savoir, sa propre désobéissance la plaçait au rang de traitre et lui vaudrait une peine de mort sans jugement si certaines personnes mettaient la main sur elle. Ce type en faisait partir peut-être, cela expliquerait qu’il se soit lancé à sa poursuite plutôt que de rester à la frontière pour défendre sa famille. La brune ne l’avait pas à agresser lui en particulier lors de l’affrontement principal, alors il devait bien y avoir une raison. Ou bien était-ce le pur appel du combat qui l’avait amené jusqu’ici.

Si Lynn, elle-même avait su résister à cette petite voix, elle ne serait pas là, en danger et perdue dans sa propre ville. C’était un comble, pour une fois qu’elle participait de son propre chef à un combat, qu’elle acceptait d’aller provoquer délibérer le camp adversaire elle se retrouvait dans la mélasse. On pouvait bien dire que Dieu la punissait. L’étudiante poussa un juron étouffé contre sa propre bêtise et banda ses muscles de bras pour réagir en cas de rébellion de la part de l’homme au centre de son viseur. Etait-il de ses kamikazes qui tentent le tout pour le tout ou un parlementaire qui essaierait d’acheter ou d’argumenter sur sa survie. L’ancienne Ferguson ne savait pas qu’elle possibilité elle préférait mais elle avait hâte de le découvrir, car elle ne rêvait plu que de retrouver son appartement pour s’emmitoufler dans une couverture bien chaude, loin de ce déluge et de la menace de mort au dessus de sa tête.