Dylanne tapotait le bout de son stylo plume contre son menton comme si cela allait faire venir l’inspiration, voir les réponses de l’interrogation. Cette après-midi là son professeur d’histoire avait décidé de leur poser un semi partiel pour tester leurs connaissances. A priori un QCM sans difficulté mais une seule réponse était la bonne pour chaque question et bien sur il y avait souvent plusieurs possibilités qui semblaient bonnes. En regardant les autres élèves autour d’elle la brune put se rendre compte qu’elle n’était pas la seule à galérer. D’accord elle était normalement bonne élève mais comme pour tout le monde les devoirs surprises n’étaient jamais très brillants.

Un coup d’œil à sa montre indiqua à Lynn qu’en se dépêchant un peu elle pourrait sortir avant la fin réglementaire du cours, cependant elle ne se voyait pas répondre au hasard à toutes les questions. La jeune femme tritura son stylo encore une minute et se mit finalement à fond dans son examen. Ce n’était pas son genre de faire n’importe quoi et sa journée avait tellement bien commencée qu’il était hors de question qu’elle se finisse sur la certitude d’une mauvaise note.

Dylanne n’aimait pas spécialement l’histoire et ce dernier cours du vendredi était particulièrement difficile car elle n’avait sympathisé avec personne. Il y avait soit des Ferguson qui la snobait royalement, ou des gens du centre qui se demandait bien pourquoi les riches familles la traitaient en pestiférée. Combien de chance avait-elle eut des le départ de choisir un cour où il n’y aurait personne de son clan, du moins personne d’assidue. Par chance après les cours elle devait rejoindre plusieurs membres afin de se détendre et peut-être si la soirée était bonne d’aller chercher des ennuis à quelques Ferguson. Bien sur chaque fois que ce nom de famille lui venait en tête, Dylanne ne pensait qu’à Ryan et aujourd’hui où elle pourrait enfin le tuer de ses propres mains. La brunette savait qu’avoir trahis son camp était une faute impardonnable mais tout cela ne serait jamais arrivé si cet homme n’avait pas envoyé Devon à la mort.

Cette rage soudaine motiva la jeune femme à finir son test au plus vite afin de sortir et de se défouler un peu. Comme en transe elle reprit chaque question et cocha la réponse qui lui paraissait la meilleure. Qui en avait quelque chose à faire de toute façon de la raison pour laquelle les esclaves avaient inventé une langue secrète à l’époque de la colonisation ?! Au dernier gribouillis sur sa feuille Lynn aurait presque poussé un cri de victoire mais elle prit seulement son sac à ses pieds jeta son stylo à l’intérieur le mit sur son épaule et se leva pour donner sa feuille au professeur qui sembla surprit de la voir partir si vite. En dehors de la salle, Dylanne ralluma son téléphone portable afin de vérifier qu’elle n’avait raté aucun appel et fut un peu déçue de découvrir que non. Elle avait encore du temps avant de rejoindre des amis mais aucune idée de quoi faire. Les yeux toujours rivé sur son téléphone l’étudiante percuta quelqu’un. En relevant la tête elle aperçu Amber Nickson et décida donc de ne pas s’excuser. C’était dommage, elles auraient pu être amies si Dylanne avait choisi d’être fidèle aux Ferguson.

Dylanne observa Amber sans détourner le regard, ce n’était pas parce que la blonde était chef de bande qu’elle devait avoir peur. Techniquement elle n’avait pas le droit de ce battre sur le campus, ni aucun lieu du centre mais Lynn ne voyait aucun inconvénient à faire une exception, le directeur pouvait bien dire ce qu’il voulait, il n’effacerait jamais presque deux cent ans de haine entre les deux familles. La jeune femme était cependant un cas un peu particulier, elle avait appartenu aux Ferguson, avait compté parmi leur rang, même si c’était seulement dans l’ombre de son père et de Devon. En plus d’être une traitresse Dylanne portait le déshonneur. Au lieu de tuer l’assassin de son aîné elle avait rejoint son camp. Amber lui ordonna de se pousser de son chemin et Lynn ne put empêcher un rire moqueur de s’échapper de ses lèvres.

« Mais excusez-moi sacro sainte dame Amber…j’ignorais que ce couloir t’appartenait. »

Fit l’étudiante lorsque son fou rire se calma. Elle était parfaitement consciente de provoquer son interlocutrice mais elle n’allait pas se laisser marcher sur les pieds par une petite pimbêche qui avait par-dessus le marche un an de moins qu’elle. De toute façon tout le monde trouverait son compte à ce qu’une bagarre éclate. Ce serait une bonne excuse le soir venu pour que deux bandes se battent et pour les deux miss un renvoi temporaire tout au plus qui serait d’autant plus de temps libre pour continuer à se disputer. Lynn replaça son sac sur son épaule sans pour autant bouger d’un pouce. Si la blonde pensait qu’elle allait réellement lui obéir c’était qu’elle n’avait encore rien comprit à l’histoire.

« Malheureusement il se pourrait que je n’ai pas envie de bouger. »

Dylanne continuait dans la provocation. Sa colère contre Ryan n’était toujours pas retombé alors un membre de Ferguson ou un autre c’était pareil et suffisant pour passer un minimum ses nerfs. En plus le couloir serait encore vide pour un moment. Elles étaient seules, face à face. Enfin Amber pouvait toujours choisir de fuir mais Lynn n’aurait pas parié là-dessus. Elle était tout de même chef, elle devait avoir des tripes, la blonde n’était pas une jeune femme qu’il fallait sous-estimer. Dylanne sentit l’excitation monter en elle, la même adrénaline qu’avant une bataille. Cette sensation était grisante. Il ne fallait pas s’étonner que les deux familles prennent autant de plaisir à se confronter en plus de respecter un pacte, les sensations étaient pour eux toujours plus intenses, et ce qu’elles soient bonnes ou mauvaise.

La réaction d'Amber ne se fit pas attendre, elle jeta ses livres à terre et poussa Dylanne en arrière. Par chance cette dernière ne portait pas de talons aujourd'hui et put donc retrouver un minimum son équilibre. Ce geste était le point de départ d'une lutte qui aurait lieu en des circonstances spécifiques et qui ne pourrait durer qu'un temps limite. Alors pour ne pas perdre de temps la brune réagit elle aussi au quart de tour. Le classeur qu'elle avait en main partie en direction du visage de la chef de bande rapidement suivit par un mouvement circulaire du sac qu'elle portait à l'épaule et avec son gros dictionnaire d'histoire dedans.

Seule et à main nue Lynn savait qu'elle ne pourrait pas faire grand chose, le corps à corps n'était pas sa spécialité car lorsqu'on l'avait forcé à prendre part à cette guerre ancestrale son père n'avait pas jugé bon de lui apprendre autre chose que mettre une balle ne pleine tête. Après tout la vengeance avait été son but. Pur se battre la jeune femme avait dû apprendre seule et sur le tas lorsqu'elle avait rejoint le clan Attwood. D'autant plus qu'au début les adversaire n'avaient pas manqués, tous testaient sa loyauté et prenait plaisir à frapper une 'Ferguson'. Par chance ses temps étaient révolu et même si certains doutaient encore de sa franchise, Dylanne pouvait maintenant se battre à leur côté et non contre eux.

Pour en revenir à Amber, la brune ne savait pas si ses objets avaient atteint leur cible mais elle n'avait pas le temps de rester immobile pour découvrir les dégâts. Le bruits des livres avait fait pas mal de bruit et résonner dans le couloir désert, le bruit attirerait bientôt la foule et là il y aurait deux solutions. Ou les autres membres des clans se joindraient au deux jeunes femmes soit un membre du corps enseignant se trouverait dans les parages et tenterait de les séparer. Lynn préférait ne pas pensé à l'hypothèse durant laquelle les familles essayeraient aussi de couper coup à la dispute pour ne pas avoir à supporter les sanctions.

La brunette avait tendue les mains vers l'avant un peu à l'aveuglette à cause de son empressement et referma ses doigts sur la première chose solide qu'elle put sentir puis poussa Amber contre le mur. Son but était de serrer ses doigts sur sa jolie gorge, sans forcément aller jusqu'à l'asphyxie ou bien la mort, en plein centre-ville se serait stupide, Lynn rêvait simplement de laisser la marque de ses doigts sur le coup de la cheftaine. Une preuve qu'elle avait été surpassé l'espace d'un moment et qu'un Attwood pouvait atteindre un Ferguson.

Dylanne continuait de presser ses doigts sur la gorge délicate d’Amber et ne s’étonna pas franchement de la voir répliquer. L’étudiante ne s’attaquait pas à n’importe qui mais à la chef du clan, à celle que tous respectaient et probablement admiraient. Et ce n’était que logique qu’elle possède un minimum de répondant. Lynn n’eut pas à attendre très longtemps pour sentir le poing de la blonde entrer en collision avec sa mâchoire inférieure gauche. Le choc fut relativement violent et força la brunette à faire un pas en arrière et donc à relâcher sa prise sur le cou de son adversaire.

A moins d’un mètre l’une de l’autre Dylanne ne réengagea pas tout de suite l’affrontement. Un sourire mauvais et joyeux illumina les traits de son visage où l’on ne trouvait nulle trace de sa colère passée. D’accord elle n’aimait pas les Ferguson mais elle adorait jouer. Finalement Henry pouvait être fier de lui, il avait transformé sa chère fille en arme de combat, loin d’être parfaite, certes, mais efficace. Dommage que ça ne soit pas pour son camp à lui. Lynn put sentir le gout ferré du sang dans sa bouche et cracha le liquide rouge au sol. Une tâche écarlate sur le sol presque blanc de l’université. La marque de leur désobéissance envers la loi de Volusia. Le sourire de la jeune femme ne disparaissait pas, oui elle en était sur elle et Amber auraient très bien put s’entendre si Dylanne n’avait pas trahi sa famille mais il fallait croire qu’elles pouvaient quand même s’entendre en combat singulier, chacune adorant les sensations que lui procuraient l’affrontement.

La brunette eut un dernier sourire en coin et leva la main pour essuyer la trainer de sang qui coulait à la commissure de ses lèvres puis elle envoya cette même main en direction d’Amber pour faire diversion et lui envoyé un coup de poing dans les côté avec son autre main suivit d’une balayette. Il faudrait surement plus que ça pour mettre la blonde à terre mais ce n’était même plus son but. Dylanne cherchait désormais juste à s’amuser, comme si elle était à l’entrainement. Elle savait déjà que la Ferguson aurait une jolie marque de main sur la gorge et c’était amplement suffisant. Pour le reste elle lui servait juste de punching-ball pour passer ses nerfs. Pour le prof d’histoire et son stupide contrôle, pour les lois abruties de cette ville et pour la responsabilité de Ryan dans la mort de Devin entre autres choses.

Mais déjà au loin on pouvait entendre des bruits de pas et de conversation. Les cours se terminaient et bientôt des élèves envahiraient les couloirs dont celui où se trouvaient les deux demoiselles. Il leur restait peut-être le temps pour une réponse d’Amber avant de savoir si les membres de leurs clans se mêleraient à la bagarre ou tenteraient de les séparer. Dylanne priait pour la première option.

Dylanne était relativement fière d’elle et de ses performances de combattante jusque là. Elle avait le dessus sur Amber et se voyait bien lui affliger une coupe de chocobo en signe de défaite tout comme certains catcheur rase la tête de leur adversaire quand celui-ci à perdu. Mais c’est sans surprise que la blonde fit montre de ressource, c’était digne d’un chef de clan après tout, et Lynn n’en attendait pas moins de son ennemie. Celle-ci se releva et appuya de toutes ses forces sur le ventre de la brune qui n’eut d’autre choix que de reculer sous la puissance de la poussée. Ce fut encore plus violent lorsqu’elle heurta le mur. Elle entendit un crac à l’intérieur de son crâne comme une bouteille qui se brise lorsqu’elle touche le sol. La jeune femme put ensuite sentir les phalanges de la blonde s’écraser de nouveau contre son visage. Cette fille avait des mains en béton ou quoi ! La douleur fut insupportable pendant une longue et interminable minute. Un cri de douleur échappa à l’étudiante qui s’en voulu de montrer ce type de faiblesse.

Appuyée contre le mur Dylanne luttait pour ne pas s’y laisser glisser et finir au sol où elle serait une cible bien trop facile mais les deux coups successifs à la tête n’étaient pas sans dommages et des points blancs dansaient devant ses pupilles. Prenant sur elle, Lynn cracha par terre le sang qui lui envahissait la bouche et se concentra sur le visage de son adversaire. Les bruits de pas se faisait de plus en plus distinct ce qui signifiait que le temps leur était compter et la jeune femme n’avait pas l’intention d’être couper dans son élan alors qu’elle était celle en train de perdre. La brune tendit les mains devant elle pour repousser son assaillant le temps de se redresser et de recouvrer un peu ses esprits. Avec un sourire et toujours du sang qui coulait à la commissure de ses lèvres elle déclara avec ironie.

« Tout de même quel dommage qu’on soit adversaire ! »

Et dans l’esprit de Lynn ce n’était pas tout à fait faux. Après tout si elle était restée une Ferguson, elle serait dans l’entourage proche d’Amber. Mais non elle était bien trop proche de Ryan et lui impossible de lui concéder quoi que ce soit à part peut-être un peu d’aide pour sa mort. Se servant de cette rage que Dylanne possédait pour cet homme, elle se concentra sur la blonde qui le faisait face, la caricature de l’enfant rebelle. La jeune femme lui porta un coup au genou, et lui agrippa ensuite les cheveux. Une façon on ne peut plus féminine de se battre mais dans l’urgence la traitre qu’était Dylanne faisait avec les moyens du bord. Elle brisait de toute façon la loi en ce battant dans ce lieu alors elle n’allait pas en plus respecter le fair-play et l’art du combat de salle. La brunette fit pivoter son ennemie pour la mettre à son tour dans le mur mais alors qu’elle allait lui porte un crochet du gauche quelqu’un stoppa son poing et lui fit une clé de bras pour l’étrangler tandis qu’une voix lui disait de laisser sa chef tranquille. Un Ferguson qui défendait Amber. Lynn se débattait avec ses pieds mais ceux-ci ne touchait même plus le sol et l’air commençait à lui manquer.

Alors qu’elle allait perdre connaissance, l’air envahit de nouveau ses poumons et elle tomba lourdement sur les dalles du couloir. Par reflexe, l’étudiante porta la main à sa gorge alors qu’elle tentait de reprendre sa respiration normalement. Elle put voir un propre membre de son clan en train de régler son compte à celui qui la maintenant quelque instant auparavant. D’autres personnes commençaient à arriver et se mettaient aussi à se battre. Du regard elle chercha Amber dans la foule qui grossissait à vu d’œil, personne n’aimait cette loi et aujourd’hui était visiblement Carpe Diem. Lors qu’elle trouva la blonde elle lui fit un sourire et s’élança de nouveau vers elle et lui balança son poing. Dire que cela aurait pu être une journée calme...

Dylanne s’était attendu à une réplique de la part de son adversaire Amber mais elle aurait espérer un peu mieux qu’une simple posture défensive même si au final le coup de pied que l’étudiante se prit dans le bassin lui fit un mal de chien et la fit recule de quelques centimètres. La blonde aurait-elle perdu de son ardeur ? C’était alors une chanson pour Lynn qui aurait aimé finir se combat avec que cela ne tourne au pugilat. Malheureusement il y avait déjà plusieurs autres groupes de personne en train de se battre dans le couloir. Les hautes instances de l’université de tarderait pas à apprendre ce qu’il se tramait et débarquerait aussi sec pour sanctionné tous les responsables. La jeune femme savait parfaitement qu’elle jouait sa place à la fac mais elle n’avait pas pu laisser l’affront à son intégrité physique s’envoler. Et puis cela faisait longtemps qu’elle rêvait de faire faire son clapet à cette blondasse.

Mais alors que Dylanne allait répliquer on lui attrapa la main. Sur ses gardes elle allait frapper mais se rendit vite compte qu’il s’agissait d’un de ses camarades, il avait les yeux en alerte comme et l’incita à déguerpir. La brune pouvait presque voir les sirènes clignoter devant ses yeux alors que probablement le directeur de l’université approchait du champ de bataille. Elle ne voulait pas partir, mais continuer à mettre une racler à la soi-disant chef de clan et lui cracher à la figure avec pour message de dire à Ryan que son corps ne tarderait pas à servir de nourriture pour les alligators des Everglades. Mais la grosse voit du responsable résonna dans le couloir comme un coup de feu mortel pour l’ennemi. Tous les combats cessèrent immédiatement et particulièrement pour un Attwood qui précisa au dirigeant qu’il pouvait aller se faire cuire un œuf.

Au regard de l’homme grisonnant tous les élèves purent sentir l’orage qui allait bientôt planer au dessus de leur tête et particulièrement Lynn qui avait cette espèce d’appréhension comme quoi le directeur savait qu’elle était la responsable de cette débandade. D’ailleurs il fixa son regarde sur l’ancienne Ferguson et lui fit signe d’approcher, il fit la même chose à Amber. Puis la jeune femme repéra un jeune homme, Franck quelque chose, Lynn ne se souvenait pas de son nom de famille mais avec sa tête de rat, elle n’avait aucun doute sur le fait qu’il venait de dénoncer les deux instigatrices de la bagarre. Il ne perdait rien pour attendre. L’étudiante voyait déjà l’annotation sur son livret scolaire qui la décrivait comme une trouble fête et une personne violente. La galère. Mais pour les bleus que portait Amber sur son corps cela en valait la peine.

Les reste des étudiants se mirent en soit en rang soit prirent leur jambes à leur coup et cette image évoqua dans l’esprit de Dylanne, pour une raison obscure, une chasse à l’animal. Tous état un petit pokémon fuyant devant le grand vilain dresseur. Cette pensée la fit sourire alors qu’elle aurait normalement dû se trouver au trente sixième dessous, sa blessure à l’intérieur de la bouche continuait de saigner et le goût ferreux était toujours désagréable et pourtant Lynn ne s’en souciait guère. Même maintenant alors que son futur était des plus incertains, son sourire ne s’effaçait pas alors qu’une minute auparavant elle se souciait de son dossier scolaire. Elle se demanda si une camera du campus avait pu filmer la scène afin de revoir le combat qui resterait somme toute un bon souvenir malgré les conséquences négatives qui pouvaient attendre les deux jeunes femmes.

Avant que le directeur de l’université ne puisse dire quoi que ce soit Dylanne put entendre la voix d’Amber qui s’adressait à elle. La brune se tourne vers son ennemie et l’écoute débiner ses insultes en se concentrant au maximum pour ne pas lui remettre son poing dans la figure juste devant celui qui déciderait de son avenir. Ce n’était pas la première bagarre et surement pas la dernière mais ce n’était pas une raison pour le provoquer plus avant. Même provoquer la blonde restait amusant. A sa phrase cinglante Lynn répondit par un sourire et ajouta.

« Sauf que je ne vois pas de quoi tu parle tout ce que j’entends quand tu parles c’est : Blablabla bla blablala »

L’étudiante avait miné la bouche avec sa main pour bien signifier que les paroles de la blonde ne l’atteignaient. C’était loin d’être vrai car elle venait d’insulter la mémoire de Devon et Dylanne n’avait qu’une envie, lui cracher dessus mais elle mettait un point d’honneur à ne pas répondre comme la cheftaine le voulait. Lé véritable honte était que Ryan sacrifie ainsi sa famille et les vies des autres dans une guerre stupide. D’accord maintenant la brune prenait part à celle-ci mais au moins c’était son choix et pas une obligation dictée par un homme sans cœur.

« Mesdemoiselles ! »

Coupa le directeur et cela agaça Lynn, alors même les joutes verbales allaient être interdites alors ? Ce type ne valait pas mieux que les chefs de clan finalement. Dylanne croisa les bras sur sa poitrine et attendit la suite des évènements, elle n’avait plus qu’une envie, rentre chez elle, aller à la salle de sport et taper dans n sac jusqu’à épuisement en imaginant la tête de Ryan Ferguson. Peut-être celle d’Amber aussi, ça ne serait pas un luxe, cette fille méritait qu’on lui refasse le portrait. Elle commença aussi à taper du pied pour montrer son impatience mais le directeur se contentait de les fixer bêtement avec un regard colérique. Attendait-il le déluge ? Une confession ? Cette blonde n’avait qu’à se dévouer et parader comme elle savait si bien le faire, se dit la brunette qui montrait son agacement.

Dylanne ne put qu’être déçue du manque de réaction d’Amber et ne sut si c’était de la couardise ou juste du mépris, l’un ou l’autre c’était dommage car la brunette aurait aimer une bonne raison pour remettre son poing dans le visage de son ennemi et effacer son sourire agaçant comme on efface un trait de crayon d’un coup de gomme. Mais visiblement la blonde se lassait elle aussi de faire le piquet devant le directeur et sa tête d’âne puisqu’elle déclara qu’elle n’avait plus rien à faire ici et verrait le vieux plus tard. Elle fit ensuite un geste typique des Ferguson. Amber sortis des billets de sa poche et les tendit au directeur qui eut l’air perplexe. Pour Lynn s’en était trop. Elle balança ses bras en avant en signe de soumission et d’agacement. Visiblement la conversation était terminée et l’issue déterminé par les Ferguson encore une fois.

« Très bien alors à lundi ! »

Dit-elle en tournant les talons. Elle fendit la foule des étudiants pour retourner là ù se trouvait son sac de cour. La jeune femme la ramassa par terre en même temps que les affaires qui s’en étaient échappées puis elle se dirigea vers la sortie la plus proche. Qu’on la punisse ou pas peu lui importait la tout de suite. Dylanne n’avait même plus cette rage qui l’animait encore une minute avant. Elle était simplement trop blasée du comportement des Ferguson. Comme si l’argent résolvait tout sur Terre, comme si être riche leur permettait d’écraser tous les autres. Dire qu’ils avaient été sa famille.

Elle traversa le campus rapidement en se disant qu’elle aurait aimé une bonne averse pour se rafraichir les idées. Mais il fallait bien que reconnaître que se promener avec un parapluie en Floride était loin de faire partie du quotidien. Lynn passa devant l’arrêt de bus qui devait la ramener chez elle mais décida de ne pas s’y arrêter. Elle avait besoin de marcher pour se défouler un peu et s’aérer la tête, chasser ses idées noires. La jeune femme n’était plus très sûre d’aller à la salle de sport mais il lui fallait tout de même se dépenser un peu. Mais sa priorité restait de rejoindre son appartement, elle saignait toujours de la bouche, elle devait aussi se passer une pommade pour les bleus sur le corps et prendre un cachet pour sa tête avant que celle-ci n’explose.

En arrivant chez elle, Dylanne jeta son sac de cour sur son bureau, retira ses chaussures et fila enfiler un jogging et des baskets. Finalement elle irait courir. Il n’y avait pas de bois dans ce quartier de Volusia mais la plaine ferait parfaitement l’affaire. Prête à partir, Lynn s’empara d’une feuille et d’un stylo et inscrivit VENGEANCE en lettre capitale avant de l’accrocher sur l’écran de son pc. Garder ce seul et unique but en tête et tout faire pour l’atteindre. C’était ce pour quoi elle vivait maintenant, et qu’importent les conséquences. Sur cette pensée la brune quitta l’appartement.