Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un. Zéros. Cinq. Quatre. Trois. Il ouvrit les yeux. Penchant la tête sur le côté, je me demandai si j'allais devoir utiliser la force, pour que cet homme, aussi bête de sexe soit il, bouge son cul de mes draps en soie. Ses yeux me scrutèrent rapidement, avant qu'un sourire ne se dessine sur son visage. Comment lui dire que s'il n'était pas partit dans quelques minutes, quelqu'un traverserait cette porte et lui ferai bouffer ces deux minables poches qui pendaient en dessous de sa saucisse ? Aucune idée. Cet homme, qui était un de mes dealeurs, se trouvait être un espagnol. Enfin, il s'appelait Ramés donc je supposais qu'il était espagnol. Peu m'importait de toute façon, sa nationalité ne faisait pas de lui quelqu'un de beau. Un très empâté, des dents bien trop petites pour ses lèvres pulpeuse, et des cheveux blonds coiffés à la seventee's ! J'avais déjà fais mieux, dira t-on. Eh, bébé, viens me tailler une pipe. Mes sourcils levés en une moue désapprobatrice, les lèvres serrées : tête d'une femme pas super contente. J'avais envie de me lever, de lui foutre ma main dans la gueule, jusqu'à ce qu'il s'agenouille devant moi pour s'excuser de ce langage à une heure matinale. La pendule indiquait quinze heures. Encore tôt ! Je priai pour que Maxence se dépêche, le gaillard devant moi devait bien faire le double de mon poids. Tu me file ma coke et tu te casse. Je lui adressai un de mes sourire crispé, forcé, puis allai dans la cuisine d'un pas songeur. Comment avais-je fais pour me retrouver avec un homme aussi laid dans mon lit ? Est ce que j'étais si torchée hier soir que je serai incapable de me souvenir de quoi que ce soit d'autre que la sensation indescriptible qui m'avait envahi lorsque je m'étais gentiment défoncée la gueule ? Aucune importance. Ramès ne devait pas avoir saisit grand chose de mes paroles car c'est nu qu'il me suivit dans la cuisine. La maison était assez grande pour que, sans peine, je puisse le semer mais j'étais lasse de ces jeux enfantins. Je saisis alors une poêle et, lorsqu'il se colla contre moi, lui balançai en pleine figure. Il tomba. Mon bras aussi d'ailleurs. Enfin, je suis sure que s'il aurait pu tomber, il l'aurait fait. Est ce qu'il était mort ? Fais chier, Maxence, grouille toi , je viens de tuer un mec ! Je pouffai de rire et fonçai, à petit pas, dans mon lit. Ce crétin n'était même pas capable de faire gaffe à sa marchandise ! Poussant un profond soupir d'exaspération, je pris néanmoins toute la drogue qui lui restait (assez de coke pour tenir deux semaines et quelques pilule d'ecsta qu'il avait (exprès pour moi) mélangé à de l'LSD ). Après quelques minutes à les contempler, bavant tel un chien devant un bol d'eau en plein Sahara, je cédai à la tentation. L'ultime tentation. Je sniffai un rail, essuyai mon nez puis souris. Un léger sourire, ni franc ni faux. Un sourire issu de la débauche.

Un jouuuuuuur mon prince viendraaaa ..! J'étais à présent penché au dessus du vide, le buste dépassant par la fenêtre, chantant à tue-tête, la chanson la plus débile que je connaissais. Néanmoins, en ces temps ci, il valait mieux chantait blanche neige que quelque chose qui ressemblait à "Je suis déprimée, venez me baiser nombreux, ce soir, c'est OPEN BAR !" Les gens qui passaient en dessous de moi, était du même avis que moi, j'en aurais mis ma main à couper. Certains me regardaient bizarrement, d'autres, les habitués du quartier, était tout à à fait habitué à mes crises de ce genre. Une tête brune, que j'aurais reconnue entre mille, passa sous ma fenêtre, s'immobilisa, puis esquissa un sourire désespéré. Quelques minutes plus tard, après avoir hurlée à la bonne (encore une putain d'espagnole) de laisser entrer ce "jeune homme avec une tête de braqueur" (je cite), la porte de ma chambre s'ouvrit. Je me surprise à me demander si le dealer était dans ma cuisine, ou celle du bas. Un rapide coup d'oeil dans mes souvenir m'apprit qu'il était allongé sur le sol de la cuisine de ma chambre, une trace rouge sur le front. Je me retournée, ouvrit les bras et d'une voix qui me parut désespérée, clamai : Maxeeeeence ! Tu m'as manqué, mec ! Je lui déposai un léger baiser sur les lèvres (en y repensant, j'étais vraiment bien défoncée) puis lui demandai d'une voix douce : Ca te dit d'aller enterrer le cadavre de mon dealer ?