Dylanne Johnsonn && Zac Winston

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Dylanne avait pensé qu’en déménageant elle pourrait améliorer un peu son moral. Mais finalement, cela revenait au même car elle était toujours éperdument seule et en plus son petit appartement violet lui manquait. Bien sur avec son salaire de libraire la demoiselle n’avait pas pu s’offrir le luxe d’une villa ou bien quoi que ce soit approchant ce qu’on pouvait trouver dans le quartier riche mais sa petite maison n’était pas désagréable. Un style un peu victorien, sur un seul étage et avec une allée sur le devant, une volée de marches et une petite terrasse avec son porche à colonne. On s’éloignait du genre hypnique de son immeuble. L’extérieur était d’un jaune clair et blanc et à l’intérieur c’était un peu plus le bazar. Tous les murs arborait cette couleur blanc typique du bâtiment, nus et avec les différents fils électriques qui dépassait. Le salon était encombré avec les cartons que la jeune femme n’avait pas prit la peine d’ouvrir ou de ranger. La cuisine n’était pas beaucoup mieux, comportant pour le moment le strict minimum : frigo et micro-onde, pour se faire à manger et il fallait faire abstraction des cadavres de bouteilles qui trainaient un peu partout. La salle de bain et sa jolie baignoire d’angle avait au moins le mérite d’être propre malgré les quelques fringues disséminées sur le sol. Quant à la chambre, d’autres cartons la décoraient et il n’y avait qu’un matelas posé directement au sol et une lampe de chevet reliée à une prise murale. Non l’ancienne Ferguson ne s’était pas donné la peine de faire quoi que ce soit dans sa nouvelle demeure car à peine avait-elle posé le pied dans cette maison qu’elle avait su que l’ennui la gagnerait malgré l’excitation d’un nouvel endroit. La brunette n’avait eu aucun plaisir à changer d’environnement ni à tout rendre habitable pour y recevoir ses amis ou sa famille. Qui viendrait la voir de toute façon ?! Elle n’avait donc pas non plus pendu de crémaillère cependant, la bibliothécaire avait prit la peine d’envoyer un message avec sa nouvelle adresse à quelques personnes susceptibles d’être intéressées par l’information.

Enfin petite victoire contre ce bordel indescriptible, Lynn avait profité de sa journée de repos pour ouvrir un peu ses cartons amis sans véritablement faire beaucoup d’effort. Principalement elle avait sortie les coussins accompagnant normalement son canapé et les avait rassemblé dans un coin pour se poser et boire tranquillement son verre de gin, cadeau des anciens locataires. La porte fenêtre donnant sur son jardin, où la combattante n’avait encore jamais mit les pieds était ouverte pour laisser passer le petit courant d’air qui permettait de supporter la chaleur étouffante qui écrasait la ville ses derniers temps. Vêtue d’un short très court, coupé dans un vieux jean et d’un débardeur blanc un peu grand laissant entrevoir son soutient gorge rouge vif, la demoiselle était affalée sur les coussins et regardait le soleil à l’extérieur. Un plaisir solitaire comme un autre. Cette nouvelle maison avait au moins le mérite de ne pas contenir les souvenirs de son ancien appartement, Dylanne vivait déjà bien assez dans le passé pour ne pas en plus supporter la valeur historique d’un lieu. Aller voir Shane lui traversait encore l’esprit mais comme ses sentiments envers le tatoueur restait confus entre l’amitié et la haine, elle ne préférait pas s’y risquer. Et surtout pas après l’expérience catastrophique de sa visite à ses parents. Pacte de paix, des clous ! Lynn était bien loin d’être en paix et de la connaître. Alors bien évidemment elle ne risquait plus de se faire tirer dessus au moindre coin de rue ou de se retrouver dans une bagarre mais de fait elle avait beaucoup plus de temps pour batailler avec ses démons intérieurs et malheureusement son plus terrible adversaire était sa propre personne. La jeune femme prit une autre gorgée à même la bouteille bien qu’un verre se balada un peu plus loin par terre puis elle jeta un œil à son téléphone portable pour avoir l’heure. Elle remarqua au passage que son niveau de batterie était assez faible et qu’il lui faudrait donc bien fouiller dans son bazar pour trouver son chargeur. Le problème n’était pas majeur car Dylanne ne voyait pas la nécessité d’être joignable à tout moment, personne n’avait plus besoin d’elle et la brune ne recevait plus de message SOS pour venir en aide à un autre combattant. Gardant l’objet en main pendant un moment, elle envisagea de le jeter à travers la pièce pour qu’on ne la dérange plus jamais mais ne pu s’y résoudre.

Soudain la sonnette retenti violemment dans la maison vide et l’ancienne Ferguson en sursauta presque. Elle n’attendait pas de visite et ne savait donc pas qui se trouvait de l’autre côté. Mue par la curiosité, la demoiselle se mit en quête de sa clé pour aller ouvrir. Son niveau d’ébriété ne lui facilita pas énormément la tâche et Lynn pensa même qu’avec le temps que cela lui prenait la personne de l’autre côté serait déjà repartie avant qu’elle n’atteigne la porte. Pourtant sans lâcher sa bouteille et ne se fiant qu’à sa vision tactile pour trouver l’objet de sa convoitise sous sa montagne de coussin, la brunette fini par mettre la main sur le morceau de métal et elle se dirigea vers son entrée pour découvrir qui pouvait bien se cacher derrière sa porte.

Sortant de la salle de sport, j’avais décidé, alors que Serena était de sortie, d’aller retrouver Dylanne dans son nouveau chez soit, fêter rapidement un peu cette nouvelle petite demeure que je n’avais pas encore eu le temps de visiter et passer un peu de temps avec elle en fin de journée, ne voulant pas la laisser seule et la laisser s’effondrer dans une dépression sans nom. C’est pourquoi, alors que j’avais passé toute ma journée à la salle de sport, donnant un cours de deux heures à des élèves confirmés, passant ensuite une petite heure en musculation, j’avais décidé de rejoindre l’ancienne étudiante. J’espérais que cette petite visite lui ferait plaisir. Comme je le lui avais dit, j’allais essayer de faire des efforts pour la voir de temps en temps et ne pas la laisser seule. Elle était une amie précieuse que j’avais appris à connaître et à apprécier et c’était mon rôle, en tant qu’ami, de venir à son aide en cas de besoin. Et elle avait besoin de présence et de réconfort. Elle était quelque peu seule. Fermant la salle à clé, enclenchant le système d’alarme, je fis rapidement le tour du propriétaire pour voir si je n’avais pas oublié une porte de secours ou une fenêtre et après quelques minutes d’inspections, me dirigea de nouveau vers le parking.

Trouvant la voiture à l’endroit où je l’avais garé, j’ouvris le coffre, y déposa mon sac de sport et le referma avant de m’installer au volant. Mettant le moteur en marche, je resté quelques secondes sans bouger, appuyant légèrement sur l’accélérateur pour écouter le délicieux V8 américain ronronner, tel un lion en cage, et avec un bref sourire, enclenchais la première et me mis à rouler. Le moteur se mit en marche et je pouvais entendre ce fabuleux son venir glisser à mes oreilles telles une mélodie des plus extravagantes. J’adorais toujours me mettre au volant de cette muscle car de 1967 remise à neuf, et rouler, sans trop forcer, à une allure assez normal, pour entendre son cœur chanter de toute part. Un véhicule que beaucoup de jeune enviait de part son look mais aussi son histoire, son prestige et son moteur. Un véhicule que j’aimais et que je ne me séparerais pour rien au monde.
Me garant sur le parking d’une petite superette, j’achetais alors un petit pack de bière avant d’aller nous commander une bonne pizza dans un camion non loin d’ici et après quelques longues minutes d’attente, je repris la route en direction de la nouvelle maison de la jeune femme. Recherchant l’adresse dans mon téléphone, je trouvais rapidement la demeure et me gara juste devant en posant mes yeux sur la maison. Je souriais tout en me disant qu’elle avait une petite maison forte sympathique vue de l’extérieur et que j’étais content qu’elle ait pu obtenir une telle occasion. Cela restait tout de même bien mieux que l’appartement qu’elle avait. Enfin, ce n’était que mon avis.

Sortant de la voiture en prenant les courses que j’avais fait, je fermais mon carrosse à clé et me dirigea vers l’entrée tout en regardant attentivement autour de moi. J’aimais bien et c’est en montant les petites marches qui menaient à l’entrée de la maison que j’appuyais comme je le pouvais sur la sonnette en attendant qu’elle m’ouvre. Enfin, j’étais venu sans savoir si elle était là. J’espérais que ce soit le cas, j’aurais l’air con d’être venu avec tout ceci si la jeune femme était déjà sortie ou s’il y avait quelqu’un chez elle. À cette dernière pensée je commençais à me dire que j’aurai mieux fait d’appeler avant de venir. Si je la dérangeais alors qu’il y avait déjà quelqu’un cela serait mal vu. Mais je venais déjà de sonner, je ne pouvais plus faire demi tour désormais. J’attendais alors patiemment qu’elle ne vienne m’ouvrir et entendis un bruit, me signalant alors qu’elle était belle et bien là. La poignée bougea et la porte s’ouvrit doucement avant que je ne découvre le visage de la jeune brune et ses yeux vert. Je lui souris et lui montra par la même ce que j’avais apporté en attendant qu’elle me dise d’entrer.

« Tu pensais fêter cette acquisition toute seule ? Alala aller montre moi tout ca, j’ai ramené pizza et bière pour cette petite soirée. Et tu ne te débarrasseras pas de moi. »

Fis-je en souriant doucement tout en la regardant dans les yeux.

Atteindre la porte d’entrée représenta un sacré défi pour Dylanne qui n’avait pas pensé que son alcool lui était déjà monté autant à la tête. Mais elle aurait dû le prévoir, puisqu’après tout, c’était cette ivresse précise que la demoiselle cherchait à chaque fois qu’elle ouvrait une bouteille ou une canette. Une fois devant le panneau de bois, Lynn lutta pour arrivée à ouvrir le tout et finalement, elle eu vu sur son invité surprise. Dans un réflexe un peu stupide en découvrant qu’il s’agissait de Zac, la brunette cacha sa bouteille dans son dos mais elle doutait de pouvoir cacher très longtemps son état. La bibliothécaire se demanda que pouvait bien faire son ami devant sa porte et surtout seul. Il annonça qu’il venait dans le but de fêter la nouvelle maison de l’ancienne Ferguson. Elle n’aurait jamais cru que le simple message qu’elle avait envoyé serait interprété de cette façon. Et surtout avec deux ou trois jours de décalage. De même, Lynn s’était attendu à le voir débarqué avec d’autres personnes, des connaissances de la jeune femme et plus important Serena. Mais non, le brun était là, seul, avec des bières et de la pizza. C’était adorable de sa part et la combattante en était extrêmement touchée. Cependant elle aurait aimé le recevoir dans un meilleur état.

Il l’avait dit lui-même, la jeune femme ne se débarrasserait pas de lui si facilement, et se serait d’autant plus vrai quand Zac se rendrait compte de son état. Elle qui avait un jour osé lui dire qu’elle ne buvait pas. Pour quoi allait-elle passer maintenant ?! Mais il fallait se rendre à l’évidence, Dylanne n’était pas une petite poupée toute sage contrairement à ce que pourrait laisser supposé ses grosses joues et ses grands yeux bleus. Le sang d’autres humaines souillait ses mains, elle avait fugué de chez ses parents très jeune et connaissait le pêché. Malgré son jeune âge son parcours était déjà très chaotique, qui pouvait donc lui reprocher maintenant de relâcher la pression. Peut-être qu’elle n’utilisait pas la bonne méthode, n’avait pas la bonne solution mais la brunette s’en moquait. De toute façon, il fallait bien mourir de quelque chose. Réalisant soudain qu’elle mettait beaucoup de temps à réagir et qu’elle regardait son ami comme deux ronds de flans, Lynn se redressa et ouvrit un peu plus sa porte pour invité Zac à entrer.

« Euh…oui entre vas-y. Fais pas attention au bazar et puis bah pose tout ça…bah où tu veux. »

Un peu à l’ouest, la bibliothécaire montra le couloir qui menait à sa cuisine avec la main qui tenait le Gin mais elle s’en moquait un peu au final. En ouvrant la bouche, elle n’avait probablement laissé aucun doute quant à sa sobriété. C’était pathétique, à tous les niveaux mais la tristesse ne se contrôle pas. Quand son ami fut entré dans sa nouvelle demeure, Dylanne referma la porte et loin de se conduire comme une hôtesse parfaite elle retourna dans son salon, comme si elle n’avait personne à la maison. Un peu désorienté par ce mouvement et ne sachant pas trop quoi faire, comment se comporter, la jeune femme prit au moins la peine de déposer sa bouteille au sol avant de se tourner pour voir ce que son ami avait fait de son invitation à découvrir l’intérieur. Se frottant rapidement le front elle continua.

« Si j’avais su que tu passais, j’aurai fais un effort…de rangement. »

Cela n’avait pas véritablement de sens, car la maison n’était pas en bordel, pas dans le sens où on l’entendait. Il y avait des cartons un peu partout mais ils n’étaient pas empilés n’importe comment et hormis les coussins dans le salon, rien ne trainait réellement. Rien qui ne soit choquant dans une maison en court d’aménagement et chez une célibataire endurcie. Mais tant pis, Lynn ne pouvait pas être très cohérente compte tenu de son taux d’alcoolémie et puis sa dernière entrevue avec Zac n’avait dû laisser aucun doute au jeune homme quant à la conduite décadente de la combattante. Lassée de paraître, la brunette tomba plus ou moins gracieusement sur ses coussins et renversa la tête pour buter contre le mur et se fascinée pour son plafond sans défaut. C’était au moins une chose qu’elle avait gagné dans cet achat, l’ancien locataire avait tout refait après un dégât des eaux. Assurément, la soirée aller être longue, et Dylanne s’en mordait les doigts d’avance. Elle n’aurait jamais voulu que le brun la découvre ainsi, même s’il savait certaines choses, les avoir devant les yeux ce n’était pas pareil !