Joshua & Katleen

drague entre les tripes à la mode de caen & le maroille... So romantic !

Quatre longues heures venaient de passer, je dirais même pire quatre interminables heures. Etant gentille de nature, nouvelle dans le monde de l'enseignement et sans compter que certains élèves ont presque mon âge, il y a parfois des jours difficiles tels que celui-ci. J'avais besoin de m'aérer la tête malheureusement j'avais eu un accrochage en voiture la semaine dernière avec un élève il m'était donc impossible de manger autre part qu'à l'université. J'aurais pu m'apitoyer sur mon sort mais non je préférais voir le bon côté des choses au moins j'aurais de la compagnie pour manger. En effet depuis quelques temps je mangeais avec un de mes collègue qui répond au nom de Joshua. C'est un professeur de philosophie et même si nos matières respectives ne sont pas véritablement similaires, l'aspect littéraire qui nous plait fait que j'arrive à l'apprécier malgré son côté extrêmement dragueur -et encore c'est peu dire-. Eh oui mon collègue est ce qu'on appelle un petit coureur de jupons, rien de bien méchant, non bien au contraire, mais je ne suis pas du genre à me laisser charmer et à pouffer comme le font les autres femmes. Ça doit d'ailleurs être pour cela que nous nous entendons si bien, au moins les choses sont claires entre nous, même si je m'aperçois que parfois ce petit jeu de séduction me perturbe. En même temps je dois avouer que Josh n'est pas repoussant... donc bon forcément quand un gars vous drague si il vous plait à la base c'est plutôt flatteur. Cependant je le connais ce petit Joshua et je ne me ferais pas avoir, non, non, non ! Il peut toujours courir, j'ai mon caractère et le Don Juan dans son genre je connais...

Enfin voilà, c'est donc le pas lent épuisée par cette matinée que je me dirigé vers le réfectoire lorsque tout a coup j'entendis une mélodie qui me disait quelque chose... La Marseillaise... Cela venait du réfectoire, je me demandais bien ce qu'il se passait. Ce n'est que lorsque je passais les portes battantes que je m'en aperçus... Semaine spéciale Gastronomie Française. Sympa ça, m'étais-je dis. J'avais alors préparé mon plateau lorsqu'une odeur me vint cette fois... JÉSUS MARIE JOSEPH ET LES ROIS MAGES... Je connaissais cette odeur et j'en gardais... comment dire... un mauvais souvenir. Les tripes à la mode de Caen était certainement le repas français que je haïssais le plus... Cool. Décidément ce n'était franchement pas mon jour. Agacée je m'étais alors dirigée vers la feuille des repas pour découvrir quel était le reste du menu. Le reste me convenait parfaitement, œufs mimosas en entrée et tarte tatin en dessert. Ah non, second hic... Maroille en fromage. Eh ben dis donc ce repas promettait d'être un repas extrêmement difficile à digérer...

Agacée je m'étais alors emparée d'un plateau et de tout ce qu'il fallait pour manger, alors qu'un souffle m'avait échappé tant ce repas ne m'enjouait pas... Une fois tout cela prit je me dirigeais vers les étales alimentaires spéciales prof. Je déposais mon plateau et à la vue des tripes une grimace m'échappa. Je ne pu faire autrement que de dire faiblement « La prochaine fois tu liras le menu Kat ! Franchement tu abuses pour le coup ! Vraiment n'importe quoi et le pire c'est que tu peux t'en prendre qu'à toi-même, idiote ! » . C'est à ce moment que j'entendis un rire dans mon dos... Mondieu, j'aurais reconnu ce rire entre mille... Pourquoi avait-il que le hasard fasse que Josh soit derrière moi, pire qu'il m'entende me parler à moi-même. C'était certain il allait me prendre pour une folle...


Instinctivement je m'étais alors retournée, lui avais sourit et avait dit d'un ton ferme et tendre à la fois « No comment ! Merci... » Puis voyant qu'il était perdu je repris « Désolée mais les tripes et le maroille m'enchantent pas vraiment, si tu comptes passer un bon moment je ne pense pas que ce soit l'idéal de manger en ma compagnie aujourd'hui Josh. » Un sourire s'était tout de même dessiné sur mes lèvres afin de ne tout de même pas jouer dans le mélodrame, après tout ce n'était qu'un repas non ?

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Les tripes à la mode de caen... Un mauvais souvenir en effet. C'était à l'époque où j'habitais en France et je travaillais au restaurant. Mon patron avait décidé de faire un journée spéciale spécialités caennoises. Le resto était plein, bondé même et mes collègues et moi ne savions plus où mettre la tête. Les odeurs de tripes qui étaient déjà un repas que je n'aimais pas me monter à la tête et je sentais la nausée me prendre. Cependant je luttais afin de ne pas courir vers les toilettes, car je me devais d'assurer au travail. Maman en avait besoin... Et alors que ma seule source d'énergie restait ma mère, mon patron m'avait appelé et m'avait dit qu'il y avait un appel pour moi. J'avais donc prise une pause, j'étais sorti du restaurant et avait pris l'appel. C'est à cet instant qu'on m'avait appris que maman faisait une rechute et donc que la chimiothérapie n'avait servie à rien... Cela avait été tant difficile que depuis ce repas était une sorte de "bête noire". Ce n'était pas tellement logique mais moi-même je n'arrivais pas à me l'expliquer... C'était comme ça et je n'y pouvais rien. C'est d'ailleurs pour cela que je m'étais quelque peu emporté sur ce pauvre Joshua...

Heureusement il n'avait l'air en rien vexé car à peine mes mots prononcés, Josh avait explosé de rire s'asseyant à une table non loin de la fille d'attente. Il avait alors tendu une main vers la place se trouvant en face de lui et m'avait lancé quelque peu sournoisement « Je prends le risque, mademoiselle! ». Un sourire à la fois charmeur et moqueur s'était alors installé sur son visage avant qu'il ne reprenne « Mais euh.. Tu comptes vraiment manger le fromage ? Bon, j'ai pris des chewings gums si jamais l'envie te prenait de m'embrasser, mais.. ça pue quand même.. Moi j'ai pris des sandwichs. ». Amusée je m'étais alors emparée de mon plateau avec l'ensemble du repas sur ce dernier et m'étais installé en face de lui avant de rétorquer « HAHA, très drôle ! Ne prends pas tes rêves pour des réalités ! Je ne t'embrasserais Josh, ni aujourd'hui ni jamais » Je lui avais alors lancé un clin d'œil. Pendant ce temps il avait sorti un sandwich puis à ma plus grande surprise en avait sorti un second me le tendant.

Je lui avais souris et m'étais exclamé « Mister Forester savez-vous que vous êtes un amour ! Vous venez de me sauver d'un grand dilemme : mourir de faim toute la journée ou être malade ! » . Pendant ce temps je sentis mes joues quelque peu rosir, pas assez pour qu'il ne s'en aperçoive mais assez pour que je me sente ridicule. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'étais touchée par cette délicate attention. Après tout ce n'est pas tout le monde qui l'aurait fait. Cependant n'étant pas du genre à me laisser attendrir je soufflais un bon coup et un sourire en coin sur le visage reprit « Attends dis-moi ce n'est tout de même pas parce que tu espérais m'embrasser que tu as pensé à m'éviter ce ... repas. Dis-le maintenant car je préfère encore manger du maroille plutôt qu'avoir à t'embrasser ! » J'avais alors ris, j'étais comme ça toujours à clasher un peu les gens. Ce n'était pas méchant non puisque je l'appréciais mais je ne voulais surtout pas qu'il s'imagine quoi que ce soit... Tant qu'il ne sera pas plus sérieux je n'envisagerais rien du tout avec Josh pas même un baiser innocent.

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Il s'était alors mit à rire en jouant le gars offensé. Bien entendu cela avait eut pour effet de me faire rire aussi. Certes Joshua était un grand charmeur, mais une chose était sûre il était vraiment mauvais comédien. M'enfin ça avait le mérite de me faire rire malgré la matinée pitoyable que j'avais passée. Après cela il avait alors lancé à mon attention « Et oh ! Je peux être gentil, tu sais , je n'ai pas TOUT le temps des arrières-pensées. » Il feinta être triste ce qui eut pour effet de me faire exploser de rire à nouveau. C'était certain si les gens nous entourant n'avait pas vu que je passais un bon moment en compagnie de mon très cher collègue, maintenant il n'avait plus de doute... Alors qu'aujourd'hui personne n'avait réussi à au moins me faire rire, lui arrivait à me faire sourire. Qu'il était doué.

Puis il m'avait lancé « Mais quand même.. Entre manger du maroille et me faire un petit bisou, tu préfère le bisou, rassure moi ? » avant de me tirer la langue tel le grand enfant qu'il était. Derechef je ris en le voyant... Le pire c'est que je rigolais mais ce genre d'attitude me correspondait tout à fait. C'était vraiment plaisant d'être en sa compagnie... Ne voulant cependant pas lui flatter l'ego j'avais répondu « Bien sur que si ! Je préfèrerais même encore embrasser le directeur plutôt que toi Josh'... Au moins je serais certaine que toutes les lèvres de la ville n'y sont pas passés ! » HOU LA MENTEUSE! Bien entendu que je préférais l'embrasser plutôt que manger ce fromage puant. Bien entendu je préférais l'embrasser lui plutôt que le proviseur de l'université. Seulement il était hors de question qu'il le sache. Non je l'interdisais. Après il me considérerait comme une fille comme les autres. Comme toutes ces filles qui bavaient quand il leur souriait, qui pouffaient quand il sortait une blague -marrante, ou non d'ailleurs- ou encore qui lui faisaient les yeux doux dès qu'il s'approchait. Non je ne voulais pas être de celles-ci car je savais que si je devenais à ses yeux comme ces filles, petit un nous ne passerions plus de si bons moments et petit deux il se désintéressait de moi... Et même si je ne voulais ni me l'avouait ni le lui avouait, c'était tout sauf ce dont j'avais envie. Non j'aimais l'idée qu'un gars aussi intéressant et intelligent que Josh s'intéresse à moi, même si je savais que c'était plus pour mon physique et parce que je lui résistais contrairement aux autres. Finalement même si je n'en étais pas amoureuse, j'étais flattée et ce petit jeu de séduction m'était peut-être devenu indispensable... Après tout mis à part avec Drew ça faisait bien longtemps que je n'avais pas flirté car oui depuis mon arrivée à Volusia ma vie sentimentale était au point zéro si ce n'est pas pire même....

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En lui lançant cette phrase je ne savais pas comment il réagirait. Joshua était un gars gentil mais beaucoup trop dragueur à mon gout et mon côté sérieux faisait que j'avais besoin qu'il le sache. Même si il devait bien s'en douter étant donné que je prenais un soin non dissimulé à le lui rappeler mais surtout à rejeter ses avances. Et alors qu'il prit un air faussement étonné je m'étais finalement emparé du sandwich qu'il m'avait apporté et l'avais ouvert lui souriant tout de même alors qu'il semblait être plongé dans ses pensées

A cet instant je m'en voulais voyant la petite mine qu'il arborait... Peut-être l'avais-je vexé... J'espèrais sincèrement que ce n'était pas le cas ce n'était pas du tout mon attention, j'étais taquine toujours à essayer de casser les gens ou à sortir la remarque qui les embêterais. Seulement cela partait d'un bon sentiment étant donné que je ne le faisais seulement avec les personnes que j'appréciais... Et là c'était le cas. Malheureusement je me savais aussi très gaffeuse et donc le voyant ainsi je ne pu m'empêcher de m'inquièter quelque peu. Après tout même si je ne le connaissais que très peu j'imaginais que Josh sous ses airs de tombeurs avait un coeur, un coeur que ma maladresse pourrait certainement aisément blesser ou au moins toucher.

C'est donc en restant perplexe face à son silence que je finis par croquer dans le sandwich. Fort heureusement mon inquiétude fut vite envolée car il finit par sortir de son mutisme en me lançant d'un air taquin « Mouais.. Tu dis ça parce que tu m'en as encore jamais donné un .. » . Ben tiens ! Au moins c'était certain je ne l'avais pas blessé, du moins pas assez pour qu'il perde son assurance. Du moins c'est ainsi que je le pris sur le coup mais lorsqu'il avait plongé son regard dans le mien, j'eus l'impression que pendant quelques secondes je pouvais lire en lui... Et durant quelques secondes je fus touchée par ce Don Juan qui se trouvait face à moi. Cependant cela ne dura pas car le beau brun dévia vite le regard et alors qu'il me tendit sa boisson je me mis alors à rire avant de rétorquer « Tu me sembles bien sur de toi, tu sais embrasser des dizaines, pardon des centaines de filles ne veut pas dire embrasser bien... » Un sourire joueur s'était alors peint sur mon visage, et j'avais alors reprit en m'emparant de sa bouteille « Cela peut aussi vouloir dire que tu embrasses si mal que les filles ne veulent pas récidiver ! » . Après cela j'avais ris et avait vite reprit « Je rigole, désolée je suis méchante aujourd'hui Josh. Je te l'avais dit ma compagnie ne serait pas des meilleures aujourd'hui... » . Certes je l'avais dit cependant ce n'était pas pour la même raison. Tout à l'heure j'étais de mauvaise humeur et je pensais que même la joie de vivre de Joshua n'y pourrait rien pourtant c'était tout le contraire car même si ce repas n'était que drague et vacheries je passais réellement un bon moment...

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A ce moment-là, j'aperçus alors une certain tendresse dans le regard de Josh et à la fois un je ne sais quoi qui me laissait penser qu'il était perdu... En même temps il y avait de quoi, je devais passer pour une lunatique. Un coup je l'agressais presque de mes remarques certes pas méchantes mais qui semblaient l'être une fois prononcées et ensuite c'était pour lui présenter mes excuses. Cela n'avait aucun sens déjà pour moi alors j'imaginais pour lui...

Cependant le beau brun ne perdit pas le nord, non non bien au contraire... Il s'était en effet rapproché de la table puis presque penché. Les tables n'étant pas si large son visage se trouvait vraiment proche du mien et même si j'essayais de ne pas le montrer cela me perturber. Surtout qu'il me regardait d'une façon étrange, ce n'était même pas regarder ce qu'il faisait... j'avais l'impression qu'il me mangeait des yeux, oui c'était ça, comme si j'étais une friandise qu'un enfant regardait à travers une vitrine. Et ça me mettait quelque peu mal à l'aise. D'ailleurs cela fut amplifié lorsqu'il passa sa main sur la mienne, s'emparant alors de la bouteille qu'il m'avait quelques instants auparavant proposé. Il avait alors caressé avec tendresse ma main en le voulant ou non mais quoi qu'il en soit alors que j'aurais voulu rétorquer quelque chose du genre « Eh je n'ai même pas pu boire il fallait le dire si tu avais peur que je te refile ma mauvaise humeur en buvant dans la même bouteille que la tienne ». Cependant je ne pu rien dire. Non j'étais bien trop... perturbée par la situation. Et ce n'est que lorsqu'il m'a lancé « T'es pas méchante. Et j'aime bien quand tu es la. » que je pus me détacher de son regard et reprendre mes esprits.

A ses mots un sourire s'était alors peint sur mon visage, un sourire timide mais qui montrait bien à quel point j'étais flattée. Cependant flattée ne voulait pas dire que j'avais baissée ma garde, instinctivement j'avais alors déposé ma main sur mon sandwich afin qu'il n'ait plus l'occasion de jouer avec moi de la sorte. Car je n'aimais pas cela, pas du tout même. Je ne savais pas vraiment dire pourquoi. Peut-être était-ce parce que physiquement Joshua ne me laissait pas indifférente mais que je ne voulais rien de plus avec lui à cause de sa nature de coureur de jupons. Ou peut-être était-ce parce que ça faisait bien longtemps qu'un garçon n'avait pas été aussi insistant à mon égard. Qu'importe la raison une chose était sûre je ne tenais pas à ce que cela se reproduise, j'avais réellement l'impression d'être une faible petite chose dans ce genre de moment. Ce qui avouons-le n'était pas dans ma nature.

Et alors que pour ne plus penser à ce qu'il venait de se passer je croquais dans mon sandwich il avait alors rétorqué après un court silence « Et sache qu'un bon baiser n'est pas défini en fonction de la quantité. Il est bon si les deux personnes ressentent la même attirance, la même passion. Et je ne donne pas mes lèvres à n'importe qui ! mais si tu veux, à toi... » . A cet instant je ne pu me retenir de rire. Décidément Joshua resterait Joshua... il n'y avait aucun doute là-dessus. Il savait ce qu'il voulait puis surtout ce qu'il était et même si cela faisait que je restais sur mes gardes, il avait au moins le mérite de ne pas feinter être quelqu'un d'autre. Seulement je n'allais pas lui flatter l'égo, non ce n'était pas dans les règles du jeu auquel mon collègue et moi jouions, c'est pourquoi je lui avais répondu « HOU ! mais quel honneur dis-moi ! Ne t'en fais pas je prends note mais à mon avis n'attend pas trop ce n'est pas demain la veille que tu gouteras à mes lèvres. » . Et afin de le taquiner un peu plus encore j'avais repris « Tu ne donnes pas tes lèvres à n'importe qui, première nouvelle. Allez dis-moi ces trois derniers mois, tu as embrassé combien de filles ? Dix ? Vingt ? Ne me dis pas plus j'aurais du mal à te croire... » Après cela je pouffais et lui lança « En fait non, je te croirais car de ta part je m'attends à tout, vraiment à tout » . Une fois encore j'avais ris de beau cœur car même si cela aurait pu insulter quelqu'un, je ne pense pas que ça aurait pu être le cas pour Josh car il avait l'habitude que je l'attaque quant au nombre de ses "conquêtes" lorsqu'il s'amusait à me charmer.

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Même si je feintais l'indifférence et l'amusement face à la situation mon rire, pour toute personne qui me connaissait assez bien, devait paraître faux. Certes je n'étais pas amoureux de Josh, certes je n'aimais pas ce côté charmeur et beau parleur qu'il avait, seulement je devais avouer qu'à certains moments j'étais séduite. Rien de bien concret, bien entendu, surtout qu'il était mon collègue, mais assez pour que tant j'apprécie qu'il me charme, que j'avais envers ce dernier une certaine possessivité. Parfois je me disais que c'était mal. Mal car je le rejetais. Car je prenais un malin plaisir à réduire à néant chaque infime espoir pour le jeune homme professeur de conclure avec moi. Seulement ce jeu auquel il jouait me plaisait. Un peu trop d'ailleurs. Au point même que parfois je me surprenais à participer à ce jeu, certes de manière discrète et déguisée mais tout de même, il n'en restait pas moins que je jouais de lui. Sans méchanceté cela va de soit.

D'ailleurs après l'avoir taquiné et feint de rire, ma joie de vivre c'était trop vite estompée pour qu'elle ne paraisse tout à fait sincère. Fort heureusement le beau brun ne me connaissait pas assez pour s'en rendre compte et après avoir lui aussi rit il avait lancé à mon encontre « En fait, ce mois-ci , je n'ai pas encore eu le temps de beaucoup sortir et de faire des rencontres » alors qu'une moue toute mignonne s'était installée sur ce visage de grand séducteur. Il fallait bien avouer que cette nouvelle m'étonnait grandement. Depuis que je le connaissais, voyant toujours Josh draguer tout ce qui bouge comme on dit, j'avais une image bien précise de lui. L'image du coureur de jupons. Car oui pour moi au delà de draguer, étant plutôt mignon, Josh était aussi ce genre de gars qui a dans son lit une fille différente chaque soir. Ce n'était rien de méchant car j'appréciais réellement mon collègue et presque ami. D'autant plus que j'en étais venu à me dire que c'était toujours mieux d'avoir une vie amoureuse ou sexuelle bien remplie plutôt que la mienne, car cette dernière se résumait au néant. Seulement de façon étrange, en apprenant cette nouvelle, un certain soulagement s'était emparé de moi. Et même si il ne me connaissait pas assez pour le voir, cette nouvelle venait de lui donner un point.

En effet je calculais les chances de mes éventuels prétendants avec des points. Et même si je ne voulais pas l'avouer, au fil du temps passé à ses côtés Josh commençait à en gagner des points. Sans même s'en rendre compte d'ailleurs. Et alors que j'allais lui faire part de mon étonnement il avait avec délicatesse su changer de sujet. « Et toi? Pourquoi tu ne me parles jamais de tes amours, de tes chéris... ? Moi aussi j'aimerais bien savoir ! » . Un sourire s'était alors installé sur mes lèvres et fidèle à moi-même j'allais lui sortir un « Pour ne pas attiser ta jalousie voyons. ». Seulement il m'avait devancé avec un « En fait , j'ai une idée. Ce soir, tu viens chez moi.. Ou si ça t'inspire pas, on va dans un café et tu me raconteras tout ça ? » Son attention m'étonnait autant qu'elle me touchait car le fait qu'il propose d'aller ailleurs que chez lui donnait un nouvel aspect à sa curiosité. J'avais en cet instant la réelle impression que ma vie l'intéressait. Cela m'étonnait et me mettait mal à l'aise étant donné qu'il n'y avait rien à dire sur le sujet, mais cela me flatté aussi tout autant. Après de nos jours rare étaient les hommes qui s'intéressaient réellement aux femmes si ce n'est pour autre chose que le sexe. Et tandis qu'un sourire charmeur et malicieux s'était peint sur son visage il avait alors, comme pour me rassurer un peu plus, ajouté « En tant qu'amis, bien sûr...» .


Aimant le fait d'avoir les cartes en mains, et toujours pour le faire miroiter un peu plus j'avais alors feint de réfléchir. Pourtant j'avais déjà ma réponse car j'avais déjà planifié ma soirée. Et afin de lui faire part de mes plans je lui avais souris et lui avais lancé. « Eh bien... ça me va. Par contre je préfèrerais chez moi. Je pourrais éventuellement te faire gouter des plats français meilleurs que celui d'aujourd'hui. Tu ne garderais donc pas un mauvais souvenir de la gastronomie française. » . J'avais alors sourit. Seulement comme pour me rappeler que nous étions collègue ni plus, ni moins et que pire nous étions sur notre lieu de travail, la sonnerie de fin de déjeuner avait retenti. J'avais alors rangé la fin de mon sandwich, m'était emparé de sa bouteille, buvant une gorgée, m'étais levée et en ayant vérifié que personne ne nous regardait, je m'étais approché de Josh et avait déposé un baiser sur sa joue avant de lui lancer « A ce soir alors... » . Je m'étais alors relevée, prête à partir, et avant de le quitter définitivement j'avais repris « En tant qu'amis, n'oublie pas. » tout en lui faisant un clin d'œil. Après cela j'avais repris ma route en direction de la sortie de la cafeteria afin de reprendre ma dure journée de cours, impatiente cette fois, d'être à ce soir.


A suivre...