De Kristin à Carolynn

Kristin venait de partir de chez elle. Ryan ayant demandé le divorce et lui ayant bien fait comprendre qu’il ne ressentait plus rien pour elle, elle était donc partit de la maison au matin même. Il était maintenant un peu plus de 20h et elle s’était réfugiée à l’hôtel du centre ville. Elle n’avait pas sortit de sa chambre d’hôtel de toute la journée, sauf pour aller à la banque comme Ryan le lui avait demandé. Une fois les papiers en ordre, elle avait rejoint sa chambre, prit une douche et passé un vieux jean et un débardeur tout simple. Finalement elle décida d’appeler Carolynn. Elle avait besoin de parler et il n’y avait qu’elle qui pourrait plus ou moins la comprendre, parce qu’elle savait à quel point elle aimait Ryan, même avec toutes les souffrances qu’il lui faisait vivre.

Elle composa alors le numéro de son amie et attendit patiemment, assise sur son lit dans cette grande chambre luxueuse mais impersonnelle.

Invité

J'avais passée ma journée chez moi à... allez, j'suis sûr que vous savez ?!... Déprimer, oui c'est ça !... Et pourquoi à votre avis ?... parce qu'avec ma fille j'étais loin de me racheter. Hé oui, pourtant j'avais tout fait pour avoir ne serait ce qu'un sourire. Enfin, je pense avoir tout fait, car je n'ai pas vraiment prêter attention à ses lèvres. Non, j'ai plutôt garder la main sur mon paquet de clopes, me faisant violence pour ne pas en dégainer une et montrer une image de moi déplorable devant Ashley. Enfin, une image plus déplorable que celle que ma fille a déjà de moi, bien sûr. Donc, quand le téléphone se mit à sonner, j'eus un infirme espoir qu'il pourrait s'agir de mon bébé. Mais quand le numéro afficher m'indiqua celui de Kris, je fus déçue sur une très courte durée. Pourquoi, parce que Kristin est mon amie et c'est toujours un réel bonheur que de pouvoir lui parler ou l'écouter. Nous sommes d'un excellent soutien vis à vis l'une de l'autre. Néanmoins, n'ayant pas le moral au beau fixe je dis d'un ton assez neutre sans être pour autant froide :

"Allô !"

Kristin avait tellement pleurée aujourd’hui qu’elle aurait certainement pu se déshydrater, pourtant les larmes coulaient encore lentement sur ses joues, en silence. Elle avait décidé d’appeler son amie Caro, elle devait la mettre au courant. Quand elle entendit sa voix, elle mit quelques secondes avant de réussir à répondre, d’une voix mal assurée et un peu tremblante…

_ Caro… c’est moi...

Par où commencer ? ce n’était pas simple. Le pire dans tout çà c’est que Kristin pensait à quitter Ryan depuis des semaines. Mais elle n’avait jamais pensé que çà viendrait de lui, elle n’avait jamais pensé qu’il lui demanderait le divorce un soir en rentrant comme çà. Elle s’était rendu compte à ce moment là qu’elle l’aimait encore comme au premier jour.

_ Je te dérange pas ?

Çà s’était une façon de savoir si son mari n’était pas là, si elles pouvaient parler librement sans risquer que Caro en fasse les frais plus tard.

Invité

La voix de Kris n'avait rien de rassurante. D'ailleurs, elle présagée que mon amie était bien plus dans la mouise (merde en langage normale) que moi. Attention, quand je dis qu'elle est dans la mouise, je ne fais pas référence à une dette envers un dealeur qui veut sa peau et encore moins la poursuite des flics à ses fesses pour meurtre prémédité, non ! Je dis plutôt ça dans le sens psychologique. Actuellement, elle doit avoir de sérieux problèmes avec ses proches, et son moral est vraiment au plus mal. Bien sûr, il est fort probable que je ne puisse rien pour arranger sa situation, comme c'est bien souvent le cas. Mais un peu de réconfort, ça je suis toujours douée pour lui en fournir à forte dose.

"Non, le champs est libre."

Oui, dans la question "Je te dérange pas ?", il fallait lire : "Est ce que ton époux est là ?". Pourquoi? Parce que nos époux respectifs à Kris et moi sont deux grand amis et pour eux il est pratiquement anormale que leurs épouses puissent avoir ce même rapport entre elle. Mais le pire, c'est qu'ils supporteraient pas de savoir que d'autres personnes savent ce qu'ils font subir à leurs femmes. Donc, Carolynn et Kristin ne pouvaient pas parlées en leur présence sous peine de finir par se prendre une bonne engueulade.

"Qu'est ce qui se passe Kris, tu m'as l'air complètement bouleversée ?"

Lui dis je d'une voix montrant mon inquiétude à l'idée de sa future réponse.

Kristin avait réfléchit des semaines et des semaines à comment pouvoir quitter Ryan, à comment lui faire accepter un divorce. Parce que divorcer d’un Ferguson, çà ne se faisait pas. alors il est bien évident qu’elle n’aurait jamais pensé que çà viendrait de lui, tout comme elle n’aurait jamais pensé que çà serait si douloureux. Au fond, elle ne voulait pas le quitter, elle l’aimait toujours autant. Elle voulait juste lui faire ouvrir les yeux, lui montrer qu’elle n’était pas acquise et qu’il devait s’occuper un minimum d’elle. Mais Ryan avait été plutôt clair, il ne ressentait plus rien du tout pour elle.

Dès qu’elle eut la confirmation que le mari de Caro n’était pas là, çà la soulagea, parce qu’elle avait vraiment besoin de parler à la jeune femme. Et puis Caro avait l’air de s’inquiéter, sa voix la trahissait.

_ C’est Ryan… il a demandé le divorce et je… il m’a demandé de partir de la maison…

Y’avait tellement de choses à dire et puis pour ne pas arranger les choses, les larmes ne s’arrêtaient toujours pas. ce n’était vraiment pas évident de se faire jeter après 27ans de mariage.

Invité

L'annonce de Kristin me laissa sur le cul. Oui, c'est bien le terme qui convient ! J'étais littéralement tombée à terre tellement ce que me dis mon amie me parut impossible. C'est vrai, le divorce est une chose que Ryan, l'homme de Kristin, ne concevait pas. Tout comme mon époux d'ailleurs.) Donc, la nouvelle était renversante. Néanmoins, me reprenant plus vite que le flot de mes pensées, je lui dis :

"Ce n'est pas une bonne nouvelle on dirait ?"

Oui, je savais que Kris voulait divorcer depuis quelques temps, mais je ne pensais pas qu'elle le désirait que superficiellement. Ou alors, là c'était juste le choc et la frustration de ne pas l'avoir fait avant lui qui l'a troublée. Mais dans ce sens, je ne pourrais plus me vanter de connaitre mon amie, et donc ne pourrait plus porter le titre de sa meilleure amie. Car oui, je savais que ma question innocente confirmerait ce que je savais déjà au fond de moi : "Elle aime encore son homme et ne veux pas réellement le divorce". Et pour lui montrer que je savais plus ou moins cette réalité, j'ajoutai :

"Tu as tout essayée pour l'en dissuader ?"

Entre les deux femmes, il n’y avait pas vraiment de secret, ells se confiaient l’une à l’autre. Au bien entendu, il y a des choses inavouables, c’est certain qu’elles avaient leur part de vie privée bien à elles. Mais dans l’ensemble, elles se disaient tout et s’aidaient mutuellement. C’est dans ce sens qu’elle appelait sa meilleure amie, pour avoir son soutien et son aide.

_ Je pensais… je… il est… je l’aime…

C’était avoué difficilement, parce qu’elle savait qu’elle s’accrochait depuis bien trop longtemps à un homme qui ne l’aimait plus. Il y a bien longtemps qu’il ne se souciait plus d’elle, qu’il ne la regardait plus. Et les seules fois où il la touchait, çà relevait plus du miracle qu’autre chose. Pourtant elle l’aimait encore comme au premier jour, surtout qu’il venait de prendre conscience du mal qu’il lui avait fait. Ce n’était pas juste qu’il la fasse partir alors qu’il s’en rendait compte.

_ Qu’est-ce que je devais faire ?... il est rentré hors de lui et a commencé à faire mes valises en me disant de partir. Je… il a changé Caro. Il s’est battu avec Chad et çà lui a fait ouvrir les yeux sur le monstre qu’il est devenu. Il m’a demandé pardon et… il veut me donner une chance d’être heureuse. Il a le droit de me dire çà alors qu’il me chasse de sa vie ?