Je ne passais pas beaucoup de temps à faire la fête. On me trouvait parfois ennuyeuse. Je mentirais probablement en essayant de soutenir le contraire. Pourtant je savais m'amuser, les jours ne comptaient malheureusement pas suffisamment d'heure pour me permettre de tout faire. Entre la fac, les devoirs et mon travail je tenais un rythme précaire. Toutefois, je faisais de temps à autres un effort pour montrer mon joli minois en ville dans la boite du moment. Les paparazzis ne s'intéressaient pas à mon cas, pas assez célèbre, trop sage pour représenter autre chose qu'une perte de temps. Une chose dont je me réjouissais en effet, préserver mon intimité ne me demandait pas de gros efforts. Bien sûr un petit scandale m'aiderait à faire parler de moi et propulserais ma carrière sur le devant de la scène. Mais, seulement si je savais conserver le contrôle. Manipuler les journaux et l’opinion publique me paraissait un pari bien trop risquer pour tenter quoique ce soit.

Aujourd'hui, l'un de mes professeurs étant malade mes deux dernières heures de cours avaient sauté. J'avais donc eut largement le temps d'avancer sur mes recherches et même de terminer une dissertation à rendre lundi matin. J'aurai tous le reste de mon week-end pour terminer le reste. Ce vendredi soir, je décidais de me rendre dans la boite la plus populaire du moment. L'une de mes collègues de boulot y serait certainement. J'appréciais beaucoup la compagnie de Rose et ne prenait pas vraiment ombrage de son fort besoin d'attirer l'attention. Elle me traînait presque à travers la piste serrant fort ma main comme si elle se doutait de mon envie de fuir ce lieu bondé et bruyant. Je la suivis bon grès mal grès m'amusant de la voir tituber en raison du nombre de verre qu'elle avait avalé. Je me savais capable de boire pas mal de verre sans finir dans un état aussi pitoyable mais je restais raisonnable. L'état de mon foie m'importait. Après tout nous n’étions pas vraiment livrés avec des organes de rechange, prendre soin de ceux que nous avions devrait être naturel.

Soudain, Rose se figea. Je cherchais du regard la raison de son arrêt sans la trouver. Mon amie se mit à sautiller comme une enfant le jour de noël. Un sourire espiègle sur les lèvres. J'en conclus que la star de ma série télévisée venait de se trouver un jouet. Comprendre un jolie jeune homme. Comme d'habitude il serait subjugué par l'indécence de sa tenue et le travail remarquable de son chirurgien esthétique. Loin de moi l'idée de me moquer. Cet homme savait se servir d'un bistouri. Je ne regrettais d’ailleurs pas de lui avoir confié le soin de refaire mon nez. Un simple ennui de déviation nasale. Il avait su régler le problème sans changer le moindre détail apparent. On jurerait que je n'avais jamais fait appel à ses services. Rose m’entraîna au bar et nous nous retrouvâmes près d'un duo de jeunes hommes. J'ignorais les regards sur ma mini robe bleu ciel. Moulant, dévoilant juste assez mes formes pour me donner un air sexy mais pas trop. Je restais une femme prude en apparence. Rose flirtait ouvertement et s'installa entre les deux me laissant tomber comme une veille chaussette. Dépitée, je m'éloignais un peu et pris place sur un tabouret. Je commandais un martini et attendit tranquillement en regardant ma montre. Seulement onze heure, si je rentrais seule maintenant je passerai avec raison, pour une vraie rabats-joie.