Il devait être 14 heures quand l'envie de manger un sandwich au thon me prit. Oui, j'ai souvent des envies subites comme cela, même si je ne suis pas du femme et du coup, que je suis encore moins une femme enceinte ! Le fait était surtout que je n'avais pas encore avalé un seul morceau depuis la veille au soir, hormis un chocolat au lait vers 11 heures, parce que oui, le café, moi je n'aime pas ça ! Bref, la faim me tenaillait le ventre et je commençais donc à me demander si je pouvais fermer la galerie quelques instants, le temps d'engloutir un repas rapide. Mon associée ne devait travailler qu'à 14h30 et elle n'était toujours pas là. Tant pis, il allait falloir que je prenne mon mal en patience !

Je profitais donc du temps libre qu'il me restait pour faire le point sur mes nouvelles acquisitions en matière d'œuvre d'art. Récemment, je faisais de plus en plus de découvertes – ou peut-être que c'était juste mes goûts qui se diversifiaient – et je devais presque y mettre de mon argent personnel pour pouvoir acheter tout ce dont j'avais envie. Enfin, vu que je vendais les œuvres plus chères que ce que je les achetais en général, j'étais loin de m'en faire au niveau argent... Donc je faisais surtout ce qui me plaisait et achetait en fonction de mes coups de coeur.

Soudain, j'en vis une qui fit apparaître un large sourire sur mon visage et aussitôt, le prénom de Cameron me vint en tête. Cette œuvre était tout ce qu'elle avait l'habitude de m'acheter, totalement dans ses goûts habituels. Il s'agissait là d'un tableau aux couleurs vives dont je n'aurais pas vraiment su définir le contenu. Comme je le faisais toujours quand il s'agissait de la jeune femme, je pris la peinture en question et j'allai l'entreposer dans le local situé derrière la galerie.

En revenant de ce petit tour dans les coulisses de ma petite société, j'entendis la sonnerie d'entrée retentir et une voix toute joyeuse ne tarda plus à se faire entendre. Comme je l'avais prévu, mon associée était arrivée en retard, comme d'habitude en fait, mais à force je ne lui en voulais plus avec toutes les heures supplémentaires qu'elle faisait sans que je lui demande... Je n'attendais donc pas une minute de plus pour la prévenir d'une sortie imminente.

Et deux minutes plus tard, j'étais dehors, ma veste enfilée et dix dollars dans les mains, direction la boulangerie la plus proche. Je commandai alors le met tant désiré et une fois que je l'eus payé, il fut englouti en moins de cinq minutes. Je ne perdis pas plus de temps et retournai à la galerie. C'est à peine un quart d'heure plus tard que la sonnerie se fit de nouveau entendre, annonçant un client. Je ne tardai donc pas à rejoindre l'entrée et c'est là que je vis Cameron.

TYLER : Tiens, bonjour mademoiselle, je pensais justement à vous il y a à peine une demi heure...